De la guerre froide à l’open space

Le projet de réunir les trois centrales téléphoniques de la police, des pompiers et des ambulanciers doit, entre autres, améliorer les conditions de travail des régulateurs

Les trois centrales d’urgence vaudoises ont un point commun: elles sont bas de plafond. Les régulateurs de la police et des pompiers y sont d’ailleurs bien cougnés. Ce n’est pas pour rien que le projet de nouveau bâtiment administratif de l'ECA, à la Blécherette, doit réunir les trois centrales dans un seul bâtiment d’ici à 2021.

Car comment les régulateurs travaillent-ils aujourd'hui? Leurs postes de travail sont tous aménagés de la même manière: une chaise, face à un bureau bardé d’écrans d’ordinateur, parfois jusqu’à six ou huit. Ils réunissent une foultitude d'informations: localisation du téléphone qui appelle, grâce aux données des opérateurs mobiles ou à l’annuaire téléphonique, carte du canton de Vaud avec la position des différentes équipes sur le terrain, formulaires à remplir en temps réel pour obtenir toutes les informations importantes, état des équipes à disposition.

Et parfois même, pour certains opérateurs de la centrale des médecins, le temps d’attente au téléphone. Chez les policiers et les pompiers, des écrans géants au mur rassemblent les mêmes informations. S’y ajoutent l’état du trafic et plusieurs caméras de surveillance chez les policiers.

Régulateurs policiers au sous-sol

Mais c’est sur le confort que ça pèche. Le Centre d’engagement et de transmission (CET) de la police cantonale est un exemple parlant. Il est situé au sous-sol du quartier général du Mont-sur-Lausanne, avec des petites fenêtres de quelques mètres carrés à hauteur du sol extérieur. Derrière les opérateurs, deux puits de lumière apportent un semblant de lumière naturelle, qui doit passer par plusieurs étages avant d’arriver là.

«Ces locaux datent de la guerre froide», explique le commissaire principal Jean-Christophe Sauterel, chef de la Direction communication et relations avec les citoyens. «Cette centrale en sous-sol était conçue pour continuer à fonctionner en cas de problème majeur. Elle ne correspond plus aux standards actuels et aux habitudes d’aujourd’hui. Le projet de nouvelles centrales permettra d'améliorer l'environnement de travail des régulateurs.»

«Un accès à la lumière naturelle»

Selon la police cantonale, ses équipes obtiendront grâce à ce projet «un accès direct à la lumière naturelle, qui offrira de meilleures conditions de travail pour ses collaborateurs».

Le projet de l’ECA ne réunira pas que les centrales de la police cantonale, des pompiers et des ambulances. On y trouvera aussi la centrale de gestion du trafic de l’agglomération Lausanne-Morges, qui sera mise sur pied par la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR). Le poste de commandant de l’État-major cantonal de conduit (EMCC) et celui de la Protection civile vaudoise y trouveront aussi leur place.

L'idée est bien évidemment d'améliorer la gestion des situations de crise. Le projet global coûtera 125 millions de francs. Mais ce nouveau centre administratif permettra de réunir en un seul lieu les 300 collaborateurs de l'ECA. Il s'agira également d'un endroit de formation pour le public et les pompiers, et de visite.

Le projet permettra de réunir les 300 employés de l'ECA et coûtera au total 125 millions de francs. En regroupant les différents services d'urgence, l'idée de l'État est de mieux gérer les situations de crise.

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