Erwan Le Bec
Plus besoin de présenter celle qui est devenue la Moonwatch, la Speedmaster d’Omega, qui a équipé les poignets des astronautes d’Apollo. L’horlogerie s’en est abondamment chargée, faisant du chronographe qui a servi à Neil Armstrong pour ses calculs un modèle de légende et un succès marketing. Même si un doute subsiste: Buzz Aldrin aurait aussi emporté sa Bulova. Mais qu’importe. Dans le module lunaire, ce 21 juillet, accrochés sur des bracelets de Velcro, ronronnent des mouvements suisses. Il s’agit de calibres 321, produits entre 1957 et 1969. D’autres évolutions suivront, améliorant largement le 321, avec ses 18'000 alternances par heure et son design simple, mais robuste et résistant. C’est d’ailleurs pour ça que la NASA l’avait sélectionné.
Image: THE BOARD OF TRUSTEES OF THE SCIENCE MUSEUM
Ce qu’on ne dit pas assez, c’est que ce mouvement devenu culte (Omega vient d’annoncer sa reproduction) est une reprise, améliorée en 1946, par la firme biennoise du calibre 27 CHRO C12. Ce nom résonne encore dans les couloirs de l’ancienne manufacture Lémania, sur les rives du lac de Joux. C’est en effet là que le calibre a été élaboré dans les années 1940 par un certain Albert Piguet, à qui on demandait un chronographe automatique aux dimensions réduites. En juillet 1969, il avait sans doute un petit sourire aux lèvres.